La fin des exonérations sociales sur les bas salaires inquiète le secteur de l’artisanat
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 introduit une réforme majeure : une augmentation des charges patronales pour les bas salaires. Cette mesure vise à réduire l’attractivité financière du Smic et à encourager les employeurs à revaloriser les plus bas salaires. Ce changement pourrait avoir des conséquences importantes pour les entreprises artisanales, déjà confrontées à des difficultés de recrutement et à des incertitudes économiques. Le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de rompre avec l’effet de seuil, qui freine actuellement la progression salariale dans plusieurs secteurs, dont celui du bâtiment.
Une réforme en deux étapes pour réorganiser les exonérations
Le PLFSS 2025 prévoit une réforme en deux étapes afin de réorganiser le système d’exonérations des cotisations patronales sur les bas salaires. Dès le 1er janvier 2025, les exonérations au niveau du Smic et jusqu’à 1,3 Smic seront réduites de deux points. De plus, les exonérations sur les cotisations à l’assurance maladie, actuellement valables jusqu’à 2,5 Smic, s’arrêteront désormais à 2,2 Smic. En 2026, une nouvelle réduction de deux points au niveau du Smic sera mise en place, tandis que les exonérations seront renforcées pour les salaires situés entre 1,3 et 1,8 Smic. Cette réforme devrait permettre de réaliser 4 milliards d’euros d’économies qui seront réinjectées dans les branches maladie, vieillesse et famille de la Sécurité sociale.
Des inquiétudes pour les entreprises artisanales
Cette réforme suscite de vives inquiétudes dans le secteur du bâtiment et de l’artisanat. Les chefs d’entreprise craignent que l’augmentation des charges patronales ne rende le coût du travail plus lourd et freine ainsi l’embauche. Dans un contexte où les entreprises peinent déjà à recruter et à maintenir leur compétitivité, ce changement pourrait accentuer les difficultés rencontrées. En particulier, l’alourdissement des charges au niveau du Smic pourrait dissuader les employeurs d’augmenter les bas salaires, accentuant le risque de voir le Smic devenir un « salaire à vie », comme le souligne le gouvernement lui-même.